
Nous fêtions il y a quelques jours le 14 Juillet et un peu à la manière de notre président, j’ai décidé de passer en revue mes fidèles amies, compagnes de tout créateur : mes machines !
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« Pas pour étaler les euros »
C’est suite aux nombreuses discussions que j’ai eu avec les patrons de boutique, que j’ai rencontré la semaine dernière, que j’ai décidé d’écrire sur mon matériel. Non pas pour étaler les euros que j’ai pu dépenser mais simplement parce que je me suis rendu compte que peu d’entre eux connaissaient les différentes machines pour fabriquer un jeans.
Indispensables dans mon métier, le choix de celles-ci est aussi important que de trouver du bon tissu. Les machines que je vous présente aujourd’hui sont la base pour fabriquer un jeans de manière professionnelle, j’en ai bien d’autres mais j’ai préféré me concentrer sur l’essentiel.
Et ici nous ne parlons pas de machine de mamie (avec tout le respect que je lui dois) qui sert à coudre une pièce sur le genou quand on a fait un trou, non, on parle du Graal de la machine, le must du must ! Celles qui permettent de faire un jeans les yeux fermés (boutade), mes précieuses.
Du coup j’ai décidé de vous les présenter, je n’ai pas poussé le vice en leur donnant chacune un petit nom, mais j’aurais pu.
Tout d’abord voici le ciseau vertical électrique KM, c’est cette bête qui découpe la toile. Elle peut même engloutir une cinquantaine de couche de denim à la fois (peu utile dans mon cas), le tout avec une précision chirurgicale. C’est un cadeau de mon oncle.
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Ensuite voici la surjeutteuse 5 fils Rimoldi, machine italienne comme son nom peut le suggérer, et qui a pour fonction d’assembler les deux pans du jeans (face avant et face arrière). Elle délimite pour ainsi dire les bords de la toile afin d’éviter qu’elle s’effiloche, une des plus importantes donc, sauf si on aime porter un seul coté de son jeans à la facon d’un pagne. C’est l’une de mes trois premières machines achetée à Nancy et qui est encore à mes côtés, pour encore pas mal d’années je l’espère.
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Après nous avons la boutonnière Dürkopp, allemande, Deutsche Quälitat. Elle possède un programme automatique, une sorte de clé USB à l’ancienne, qui définit la longueur et le type d’ouverture pour coudre la boutonniere. Une fois enclenchée son bruit sourd accompagne le mouvement, fluide, qui dessine donc l’ouverture pour les boutons. Je l’ai chinée du côté de Rennes à un couple retraité de la confection.
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Après la boutonnière passons à la ceintureuse, une Singer 300W la « Rolls » des ceintureuses, elle s’arrache auprès des collectionneurs car elle est devenue plus que rare. J’ai dû me rendre dans le Nord de la France dans une ancienne usine pour la trouver. Elle me permet donc de fixer la ceinture au reste du jeans et ce grâce à un guide très utile.
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Après nous avons la Juki. Cette machine sert à faire tous les point d’arrêt sur le jeans (les points de renfort), ainsi que de fixer les passants de ceinture par exemple. Elle est là pour assurer les finitions si vous préférez. Je l’ai achetée à Troyes lors de la fermeture d’une usine.
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Et pour finir, la machine qui me sert à faire tous les ourlets, j’ai nommé la Rimoldi « Points de Chaînette ». C’est la dernière à rentrer en jeu dans les différentes étapes de construction du jeans. La dernière que j’utilise, souvent devant vous d’ailleurs en boutique, lors des derniers essayages. Je l’ai acheté à une célèbre marque de vêtement pour enfant basée à Troyes.
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« Les machines sans un homme (…) ne sont rien, l’inverse n’est pas forcément vrai. »
L’ensemble de ces machines forme la petite équipe dont j’ai besoin pour concevoir votre jeans. Elles ne sont plus toutes jeunes mais représentent un bel investissement. C’est un véritable luxe d’avoir son propre atelier. Aujourd’hui peu de marques possèdent ce type d’outillage et grâce à celui-ci je peux me permettre de tester beaucoup de combinaisons pour concevoir le jeans qui me plait.
Je passe beaucoup de temps à développer des prototypes accumulant au passage énormément d’expérience et c’est sans doute le plus important. Les machines sans un homme pour les faire fonctionner ne sont rien, l’inverse n’est pas forcément vrai. Après avoir acquis pas mal de matériel, j’essaie maintenant de trouver des solutions pour m’en détacher et mettre en avant mon coté « intelligence de construction » ou comment fabriquer un jeans avec le moins de matériel possible.
Dorénavant vous saurez comment votre jeans est fabriqué, cela vous permettra peut-être aussi de briller en société lors d’un dîner, qui sait.
Ah et si vous êtes curieux de savoir comment toutes mes machines fonctionnent, n’hésitez pas à vous abonner sur mon compte instagram, je fais souvent des vidéos.
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Davy Dao
Artisan Créateur
Je m'appelle Davy, je suis l'artisan derrière la marque DAO. Autodidacte, cela fait plus de 10 ans que je navigue dans l'univers du denim. Depuis 2014, je conçois et fabrique (de mes mains) mes jeans dans mon atelier-boutique situé 5 rue Saint Nicolas à Nancy. A l'image de mon atelier, mon blog est un endroit ouvert à l'échange et à la discussion.
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Bonjour,
Je suis artisane en confection à Nîmes (30). Je prends ma retraite en Août 2016. Je vendrais une ceinturière Singer sur-élevé pour monter les ceintures Jeans adultes et enfants, une bras déporté point chaînette, pour piquer les coutures côtés, couture fond, les plaques dos. Si ce matériel vous intéresse, vous pouvez me laisser un message sur mon site à « contact ».
Cordialement,
Mme Gomez
Merci beaucoup Marie-France, je ne l’oublierai pas
Cordialement
Davy
Bonjour
Nous sommes la société SCHOOL OF COOL basé à Marseille et spécialisé dans la vente de vétements et accessoires pour la clientèle Kustom (choppers vintage…). Nous réalisons 80% de nos ventes sur l’export.
Nous commercialisons actuellement des Denim style prisonnier (denim 14 à 20 oz avec rayures noires et blanches, et nous serions intéressée d’avoir une production made in France et lancer un partenariat avec votre atelier pour la production de pantalons et vestes denim à rayures à notre marque HOLD FAST.
Vous pourrez retrouver les différentes version sur notre site School-of-cool.com
Seriez vous en mesure de produire ce type de pantalons et vestes? Nous avons pour le moment un volume de vente de 500 à 800 pièces annuel.
Je reste à votre disposition pour toutes questions et dans l’attente d’une réponse de votre part,
Cordialement
Nicolas Ochin
School of Cool
Une question plutôt qu’un commentaire. Fabriquez-vous aussi des jeans d’autres créateurs ?
Merci